[Histoire du colonialisme – Cours à développer à partir du rapport de la commission d’enquête.]
Ou pourquoi le problème de la reconnaissance et de la réconciliation avec les premières nations nous amène à ne pas rédiger de Leçons.
Du stricte point de vue de la méthode, si nous poursuivons notre réflexion en nous inspirant de John Dewey, nous comprenons, que l’individu est fondamentalement social et qu’il se définit par des interactions concrètes impliquant différents découpages abstraits que nous avons tendance à lui imposer. Nous pourrions aussi nous inspirer de cette autre réflexion du philosophe américain, analysant le processus de reconnaissance dans un livre intitulé L’art comme expérience.
D’un autre point de vue, il nous faut préciser la notion jusque-là approximative d’après laquelle un individu est un être qui agit et se meut comme une chose unitaire. Nous devons considérer non seulement ses connexions et ses liens, mais aussi les conséquences en fonction desquelles il agit et se meut. Nous sommes forcés de dire qu’à l’égard de certains buts ou de certains résultats, c’est l’arbre qui est un individu, à l’égard d’autres, c’est la cellule, et à l’égard d’un troisième lot, c’est la forêt ou le paysage. Est-ce un livre, une feuille, un folio ou un paragraphe, ou leur impression, qui est l’individu? Est-ce la reliure ou la pensée qui s’y trouve qui procure une unité individuelle à un livre? Ou alors toutes ces choses ne définissent-elles un individu qu’en relation avec les conséquences pertinentes dans une situation particulière? À moins de s’en remettre au stock d’idées auquel recourt le sens commun et de répudier toutes ces questions comme des chicanes inutiles, il semble que nous ne puissions déterminer ce qu’est un individu sans faire référence aux différences produites, aussi bien qu’aux connexions antérieures et contemporaines. S’il en est ainsi, un individu, quel qu’il soit ou qu’il ne soit pas par ailleurs, n’est pas uniquement cette chose spatialement isolée que nous sommes enclins à imaginer.
Dewey
Coulthard montre bien qu’un sujet humain se forme par ses relations de reconnaissance. Nous ne sommes rien d’autre que nos rapports sociaux avec les autres. Or sans réciprocité dans les rapports de reconnaissance c’est la liberté elle-même qui est perdu selon cet auteur.
Découle de cette idée toute simple qu’en entrant en relation avec les autres, inévitablement, je serai transformé.
Il n’y a rien d’autre à ajouter à moins de ne pas vouloir être transformé!
Ce faisant, l’idée de procéder par leçons n’a pas beaucoup de sens. Il nous est apparut que nos enquêtes devaient tout simplement être mises en commun.
Nous vous proposons de discuter et réfléchir le problème de la reconnaissance en cherchant à définir les enjeux relatifs aux liens que vous entretenez avec les cultures autochtones.
Quelques textes permettant d’enrichir cette réflexion :
http://www.philo-cvm.ca/wp-content/uploads/2020/10/Mythes-et-realites.pdf
http://www.philo-cvm.ca/wp-content/uploads/2020/10/terres-autochtones.pdf
http://www.philo-cvm.ca/wp-content/uploads/2020/02/89400ac.pdf
Voir aussi le texte de Joséphine Bacon, publié sur le site.
Nous suggérons de discuter et commenter la lecture comparée d’un texte d’An Antane Kapesh avec un extrait du Rapport Viens portant sur la réconciliation.
Cette comparaison terme à terme présente deux points de vue exprimant deux manières de penser complètement différentes. Notez que la seule intervention faite sur les textes a consisté à regrouper les paragraphes dans un tableau.
Cette comparaison, troublante et le plus souvent choquante, peut être accompagnée de la lecture du texte de Jim Harrison : Seule la terre est éternelle. L’écrivain américain cherche à comprendre à l’aide des ressources de la littérature et de la poésie, pourquoi la rencontre avec les cultures autochtones se heurte au domaine d’un ensemble de représentations faisant écran.
Le texte de Jim Harrison aide aussi à lire Rawls dans l’esprit du problème de la reconnaissance qui structure la onzième semaine de cours.
Nous proposons une expérience de pensée fondée sur une approche rationnelle ayant pour but la conception d’une théorie de la justice universelle.
Inspirée par le projet philosophique de John Rawls, cette expérience de pensée nous amène à prendre conscience de certains filtres et apriori constituant l’imaginaire politique et social dans lequel nous évoluons.
Partons à la rencontre de la littérature autochtones, essayons d’expérimenter le nomadisme dont parle Joséphine Bacon dans un jeu de concept.
NOMADE se présente comme un réseau de sentiers littéraires débouchant sur des espaces communs de réflexions que nous avons nommé bivouacs.
Que vos enquêtes soient des plus riches et des plus fécondes!